Informations médicales

INFORMATIONS CHIRURGIE DES VARICES 

1 La durée d’hospitalisation :

  • Pratiquement toujours en ambulatoire, avec une présence à la clinique de 4 à 6 heures.
  • Ce n’est que très exceptionnellement qu’une nuit d’hospitalisation est nécessaire avec sortie le lendemain matin de l’intervention, si vous vivez seul(e), si vous habitez loin ou si votre état de santé le nécessite.

Vidéo de l’hospitalisation ambulatoire pour chirurgie des varices : le patient debout :

2 La préparation :

  • Le bilan pré-opératoire (prise de sang ) est pratiqué selon la prescription du médecin anesthésiste.
  • Le marquage écho-doppler est réalisé dans les jours précédents l’hospitalisation de préférence par le Médecin ayant réalisé le bilan écho-doppler. Veillez à ne pas effacer les dessins en faisant votre toilette. Ne frottez pas avec un gant de toilette ni avec la serviette et vous pouvez repasser les traits au feutre si ils s’estompent.
  •  Le rasage, indispensable, peut-être fait : chez vous ou dans un institut spécialisé par rasage ou épilation 24 à 48 heures avant l’admission. Le ou les jambes doivent être complètement rasées ou épilées jusqu’au pli de l’aine compris pour la saphène interne et jusqu’au dessus du genou si l’intervention concerne uniquement la saphène externe. Il n’est pas nécessaire raser ou épiler le pubis ou les organes génitaux
  • La douche ou le bain, le jour qui précède votre intervention avec un savon normal est indispensable. (Le shampoing et l’utilisation d’un antiseptique( bétadine ou hibibscrub ne sont plus nécessaires )
  • L’arrêt des traitements par aspirine ou autre médicament modifiant la coagulation du sang est indispensable entre 4 et 8 jours avant l’opération, et sera éventuellement modifié par le médecin anesthésiste. Si vous êtes traité par anticoagulants, la consultation d’anesthésie sera effectuée au moins 15 jours avant l’intervention.

3 L’anesthésie est pratiquement toujours sous anesthésie locale avec sédation et hypnose :

  • La consultation d’anesthésie est obligatoire dans le mois qui précède l’intervention et au moins 48 avant l’intervention.
  • L’anesthésie est exceptionnellement et selon les cas, générale (tout le corps) , locorégionale par péridurale ou rachianesthésie (les deux membres inférieurs).
  • Les modalités seront décidées avec le médecin anesthésiste en accord avec moi, durant sa consultation en fonction de votre cas particulier.

4 La technique chirurgicale :

Je réalise principalement le traitement des saphènes malades par des techniques endoveineuses thermiques par radio-fréquence ou laser 

  • Il faut savoir qu’une veine déjà malade ne pourra en aucun cas être utilisée comme matériel de pontage. Les varices concernent le réseaux accessoire et superficiel des veines ( les veines profondes qui représente 95 % de la circulation des membres ne sont pas concernées ).
  • Quelle que soit la technique le but reste le même : suppression de la circulation veineuse superficielle qui s’est établie, chez vous, à contre courant et qui est à l’origine des symptômes que vous ressentez et / ou des disgrâces esthétiques. Le doppler pré opératoire permet de conserver les parties saines de la veine s’il en persiste une.
  • Les techniques endoveineuses thermiques par radio-fréquence ou laser  :  Guidé par échographie, un cathéter fin est placé dans la veine par un petit orifice de la peau à une hauteur variable entre le genou et la cheville. Ce fin cathéter émet de l’énergie par radiofréquence ou par laser sur la paroi de la veine. Lorsque l’énergie est émise  le cathéter est retiré progressivement, la paroi veineuse s’échauffe, entraînant la rétraction du collagène de la paroi et la fermeture de la veine. Une fois que la veine malade est fermée, le sang est immédiatement acheminé vers d’autres veines saines et en particulier vers les veines profondes
  • Les branches collatérales superficielles seront toujours traitées par exérèse par technique de phlébectomie : les paquets variqueux  sont extirpés avec des crochets fins par des incisions de 1 à 3 mm., les ligatures de perforantes nécessitent parfois des incisions plus longues de 1 à 2 cm.
  • Je réalise exceptionnellement l’éveinage (l’ancien stripping et remplacé par une invagination moins agressive ), la veine est retirée sur un fil entre deux cicatrices dont la plus longue est cachée dans un pli naturel à l’aine ou derrière le genou. Cette invagination de la saphène reste nécessaire lorsque la veine est trop superficielle surtout chez des patient qui n’ont pas beaucoup de graisse. Certains segments peuvent être invaginés en complément d’un traitement par laser ou radiofréquence en particulier sur la saphène au tiers inférieur de la jambe pour éviter la brûlure du nerf saphène.
  • Le choix de la technique dépend du type et de l’étendue de votre insuffisance veineuse et du résultat de l’écho-doppler.
  • Les avantages des techniques endoveineuses thermiques (radiofréquence et laser) par rapport à la chirurgie conventionnelle (stripping) sont multiples :
    • Intervention moins invasive que la chirurgie classique : pas de cicatrice dans l’aine où derrière le genou car il n’est pas nécessaire de faire une crossectomie.
    • vous pouvez marcher en quittant la salle d’opération.
    • Peu ou pas d’ecchymoses. (complications habituelles dans l’éveinage par invagination)
    • Reprise d’activité normale est possible en règle générale dès le lendemain ou en un un ou 2 jours.
    • Peu ou pas de douleurs après l’intervention. Antalgiques rarement nécessaires
    • Moins d’œdème de la jambe et de la cheville car pas de traumatisme des lymphatiques

5 Après l’opération :

  • Vous devez porter la contention élastique par les bas qui sont posés au bloc opératoire pendant les deux premiers jours sans y toucher. La bande banche placée par dessus les bas doit être enlevée le soir chez vous
  • Le deuxième jour, la douche est possible après avoir enlevé les pansements et les compresses sous les bas mis au bloc, sans toucher aux stéristrips qui protègent les petites cicatrices sur les zones de phlébotomies.
  • Vous remettrez les bas sur les stéristrips après les avoir bien séchés et porterez les bas ( un sur chaque membre ) jours et nuits la première semaine.
  • Une fois les stéristrips enlevés sous la douche 8 jours après l’opération, vous devrez porter les bas de contention  du matin au soir pendant le mois post-opératoire. Les bas ou les collant doivent être mis en position couchée.
  • Pas de bains de mer ou en piscine avant 3 semaines.
  • Une prévention post-opératoire des phlébites nécessite une injection d’anticoagulant par jour pour une durée d’une semaine en général, la première injection est réalisée le soir de l’intervention à la clinique. Vous pourrez faire les injections vous même ( piqûre sous-cutanée ) ou par une infirmière avec l’ordonnance remise à la sortie.
  • Vous marcherez dès la sortie de la salle d’opérations mais gardez la jambe un peu sur-élevée dans les premières heures pour éviter les saignement sur les cicatrices de phlébectomie.
  • Dès le lendemain de l’opération la marche est indispensable, une fois toutes les deux heures environ, 10 à 15 minutes à chaque fois, plus si vous pouvez.
  • Vous pourrez conduire dans les jours suivants sur de petits trajets et faire du vélo et pratiquer de la gymnastique douce
  • Ne pas pratiquer pendant un mois les sports avec impact au sol ( course, tennis, ski… )
  • Ne pas prendre l’avion pendant 3 à 4 semaines.
  • Vous devez éviter les stations prolongées debout ou assis ou coucher.
  • Les bleus (ecchymoses diffuses ) sont quasi constant au niveau des zones de phlébectomie et des invaginations, sans conséquence, ils se résorberont en trois à quatre semaines. Passez dessus la pommade anti-inflammatoire ( Niflugel ) 1 à 2 fois par jours en massant doucement pour faire pénétrer le produit dès les stéristrips enlevés.
  • L’inflammation responsable d’une induration douloureuse au toucher (= boules sensibles) au niveau des incisions de phlébectomies ou sur le trajet des invaginations . L’évolution normale de la cicatrisation passe par une période inflammatoire expliquant la sensibilité, l’induration et la rougeur des cicatrices
  • Il n’est pas rare de ne pas avoir de douleurs les premiers jours mais quelques jours après l’opération, plus souvent sensation de gêne plus que des douleurs qui sont soulagées par le traitement antalgique à prendre à la demande.
  • Les phénomènes désagréables sont plus fréquents la deuxième semaine.
  • Un léger gonflement des chevilles est banal en fin de journée, une légère augmentation de la température est souvent notée, elle correspond à la résorption des hématomes. Elle peut persister quelques jours sans signification anormale.
  • Les cicatrices du quart inférieur de la jambe et de la cheville restent parfois sensibles plus longtemps. Les autres cicatrices disparaissent en quelques semaines. La coloration des cicatrices peut persister les premiers mois.
  • La meilleure prévention des phlébites et des embolies pulmonaires reste la marche fréquente, l’activité régulière avec la contention.
  • La reprise du travail est possible le lendemain ou après un arrêt de travail de 2 à 3 jours en cas de traitement par laser ou radiofréquence. Un arrêt de 2 semaines en moyenne est habituellement conseillé en cas d’éveinage et selon votre activité professionnelle.

6 Plus tard :

  • Pour la radiofréquence et le laser vous devez faire un contrôle échodoppler entre 4 et 6 semaines après l’opération et me revoir avec le résultat.
  • Les scléroses complémentaires sont souvent nécessaires, ceci est essentiel à l’obtention d’un bon résultat. Vous devez revoir votre phlébologue au bout de 6 à 10 semaines environ.
  • Vous pratiquerez des exercices physiques doux, régulièrement : marche, natation , vélo…
  • Vous éviterez la station debout prolongée, les bains trop chauds, les vêtements trop ajustés, les sports violents (Squash, Tennis, Equitation), la surexposition solaire, l’excès de poids,
  • Il ne faut pas exposer les cicatrices au soleil les premiers mois  et utiliser une crème solaire écran total sur les cicatrices la première année.
  • L’épilation à la cire peut-être faite à partir du 2ème mois.
  • Enfin il est recommandé de ne pas débuter une grossesse dans l’année suivant l’opération.
  • Par ailleurs, l’insuffisance veineuse superficielle chronique est une maladie évolutive, raison pour laquelle il est indispensable d’avoir un suivi phlébologique post-opératoire au long cours (de nombreuses années, voire à vie) afin de prévenir les récidives.

LES COMPLICATIONS POSSIBLES :

Les suites opératoires sont généralement simples permettant une reprise d’activité presque normale dans les jours qui suivent l’intervention.

Cependant, un certain nombre de complications liées à l’acte chirurgical, peuvent survenir. Celles-ci sont classées ci-dessous par ordre de gravité et leur fréquence est précisée lorsqu’elle est connue.

Complications bénignes :

  • Troubles ou retard de cicatrisation au niveau des incisions pouvant être ou non en rapport avec une infection localisée (rare mais plus fréquents chez les sujets obèses).
  • Cicatrices inesthétiques ou hypertrophiques (chéloïdes) (rare).
  • Coloration cutanée à type de pigmentation ou de rougeurs persistantes, apparition de télangiectasies (petites veinules dilatées de coloration bleue ou rouge) (peu fréquent).
  • Oedème (= gonflement) postopératoire transitoire (très fréquent) des mollets et/ou des pieds disparaissant sans séquelle (nécessité de porter correctement la compression prescrite).
  • Thrombose veineuse superficielle sur une branche collatérale sans gravité (peu fréquent) mais nécessitant un traitement médical le plus souvent local.

Complications mineures :

  • Hématomes collectés (= épanchement de sang) au niveau des incisions (= cicatrices), ou sur le trajet du stripping (peu fréquent) peuvent nécessiter une évacuation.
  • Ecoulement de lymphe par les cicatrices (lymphorrhée) d’évolution le plus souvent favorable sans séquelle (exceptionnel). Parfois formation de « kyste » de lymphe derrière une cicatrice (lymphocèle) qui peut nécessiter une ou des ponctions
  • Troubles sensitifs localisés (sensation au niveau de la peau) pouvant se traduire par : des dysesthésies (peu fréquent) : diminution localisée de la sensibilité au toucher ou anesthésies, sensation de picotements, fourmis (disparition sans séquelle le plus souvent en quelques semaines). Des hyperesthésies (rare) : sensation de brûlures, secousses électriques nécessitant parfois la prise de médicaments jusqu’à leur disparition.
  • Les saignements post-opératoire étaient  possible au niveau des incisions dans la chirurgie par stripping (rare ) nécessitant exceptionnellement  une reprise chirurgicale.
  • Oedème persistant nécessitant une compression élastique prolongée (rare).

Complications majeures :

  • La thrombose veineuse profonde (phlébite). Sa fréquence est rare, elle est estimée à 2/1000. Elle peut être

– Localisée (au niveau des veines du mollet) souvent sans séquelle après traitement.

– Etendue vers la racine de la cuisse ou plus haut avec risque de syndrome post-thrombotique à distance : oedème voire ulcère de jambe.

Elle peut se compliquer exceptionnellement d’une embolie pulmonaire (migration d’un caillot jusqu’aux poumons) qui est grave et qui peut entraîner le décès immédiat ou des problèmes respiratoires à distance. La thrombose veineuse profonde survient préférentiellement chez les sujets obèses ou à mobilité réduite, chez les sujets âgés, chez les patients atteints d’un trouble de la coagulation ou d’antécédents personnels ou familiaux de thrombose veineuse profonde, chez les patients ayant des maladies graves associées.

  • Cas particulier des opérations pour récidives de varices :

– Les complications cutanées et les troubles de la cicatrisation sont plus fréquents. Les risques de lymphorrhées sont plus fréquents au niveau des reprises au pli de l’aine lorsqu’on réopère au niveau de la veine grande saphène. Les risques de troubles sensitifs sont plus fréquents dans les reprises de la fosse poplitée (derrière le genou) au niveau de la veine petite saphène.

Cette information n’a pas pour but de vous inquiéter mais de vous informer et de vous faire prendre conscience qu’il n’y a pas de petite intervention chirurgicale. Par ailleurs, soyez sûr que l’intervention chirurgicale qui vous est proposée est une décision réfléchie et motivée qui tient compte du rapport bénéfice/risque pour vous-même.