QUELS SONT LES ACCIDENTS ET INCIDENTS POSSIBLES AU COURS DE L‘INTERVENTION ?
En dépit de tout le soin apporté, il peut se produire au cours de l’intervention, dans de rares cas, des incidents qui sont pour la plupart aussitôt identifiés et traités. Il peut s’agir :
- Plaies des vaisseaux de voisinage (veine cave inférieure, veines iliaques), responsables d’hémorragies importantes. Elles peuvent nécessiter une transfusion de produits sanguins.
- La conversion chirurgicale (chirurgie classique) en cas d’endoprothèse (0-15 %), est proposée, soit en cas d’impossibilité de « monter » l’endoprothèse, soit en cas de rupture artérielle. Elle devient de plus en plus rare avec l’amélioration du matériel et le respect d’indications strictes.
- Accidents d’anesthésie : ils sont exceptionnels. Une information spécifique vous sera délivrée au cours de la consultation préopératoire.
QUELLES COMPLICATIONS PEUVENT SURVENIR APRES L’INTERVENTION ?
- Hémorragie : elle survient essentiellement dans les 48 premières heures et peut rendre indispensable une transfusion et une réintervention chirurgicale rapide.
- Ischémie aiguë et embolies artérielles sont la conséquence de l’obstruction du pontage ou de la mobilisation du dépôt de caillots situés dans la poche anévrismale. Dans les cas extrêmes, cela peut aboutir à une amputation de tout ou une partie des membres inférieurs.
- Insuffisance rénale aiguë, le plus souvent conséquence de complications multiples (hémorragie, ischémie), elle peut nécessiter le recours, le plus souvent provisoire, à l’hémodialyse (rein artificiel). Il s’agit parfois de l’aggravation d’une insuffisance rénale préexistante.
- Insuffisance respiratoire aiguë, en rapport avec la décompensation d’une atteinte respiratoire antérieure (bronchite chronique) ou avec la survenue d’une complication infectieuse (pneumopathie, surinfection bronchique). Elle peut prolonger la durée de la ventilation assistée et donc le séjour en Réanimation.
- Infarctus intestinal, le plus souvent localisé à la partie terminale du colon gauche, vascularisée par l’artère mésentérique inférieure. Ce risque est minimisé par le respect d’une tactique chirurgicale rigoureuse.
- Complications cardiaques, dominées par le risque d’infarctus du myocarde. Ces complications justifient la réalisation d’un bilan préopératoire (échographie, scintigraphie, coronarographie) à la recherche d’une atteinte coronarienne sévère, qui devrait être traitée avant la chirurgie aortique.
- Phlébite et embolie pulmonaire : le risque est faible, prévenu par la prescription systématique d’un traitement anticoagulant.
- La mortalité globale varie de 3 à 7 % pour la chirurgie classique, dans les publications internationales.
A distance, les résultats de la chirurgie classique sont bons. Des problèmes de fragilité de la paroi abdominale (éventration), de troubles sexuels (éjaculation rétrograde) et d’évolutivité de la pathologie anévrismale peuvent survenir et justifient une surveillance régulière de tous les opérés.
Dans l’état actuel des connaissances, en raison de l’incertitude sur le devenir à long terme des endoprothèses aortiques, un suivi régulier (3 mois, tous les six mois) est impératif. Le risque essentiel est représenté par la persistance ou l’apparition de « fuites » (5 – 40 %) en rapport avec une mauvaise étanchéité de la prothèse ou avec la persistance d’artères alimentant l’anévrisme (lombaires, mésentérique). Ces fuites doivent être dépistées et traitées car elles risquent de contribuer à l’évolutivité de l’anévrisme (rupture).
Cette information n’a pas pour but de vous inquiéter mais de vous informer et de vous faire prendre conscience qu’il n’y a pas de petite intervention chirurgicale. Par ailleurs, soyez sûr que l’intervention chirurgicale qui vous est proposée est une décision réfléchie et motivée qui tient compte du rapport bénéfice/risque pour vous-même.